Le mardi 25 octobre dernier, la nouvelle maison de Radio-Canada ouvrait ses portes aux médias pour les convier au lancement de la programmation 2022-2023 d’ICI TOU.TV Extra. C’est entre 9 h 50 et 11 h 45 que les différentes têtes d’affiche du contenu que nous pourrons suivre cette année prenaient le micro afin de présenter leurs projets ; laissant place à une belle discussion en compagnie de Véronique Cloutier, l’animatrice de l’événement. Dany Meloul, directrice générale de la Télévision de Radio-Canada, a promis que le public en aurait pour son argent « L’année dernière, on a fait le pari d’avoir une grande primeur par mois et on va continuer encore cette année, avec au moins une primeur à chaque mois. » D’ailleurs, Christiane Asselin l’a confirmé : « On a plus d’une centaine de projets, de nouveautés, sur la plateforme, dont 50 productions originales d’ici. »
Par la suite, au détour d’une rafale d’interviews individuelles, nous avons eu l’honneur de discuter avec Hélène Florent qui, dans la deuxième saison d’Eaux troubles, renouera avec son rôle de Marianne Desbiens, une enquêtrice aux sentiments bouleversés. Luc Guérin et Camille Felton ont également pris quelques minutes afin de nous dévoiler des bribes de ce qui nous attend dans Fragments, la nouvelle œuvre de Serge Boucher, un grand auteur du Québec. Un gars, une fille, série qui aura laissé ainsi une trace indélébile dans l’univers télévisuel québécois, effectue un retour en force cette année, 25 ans après la diffusion de la première saison. Ainsi, Guy A. Lepage et Sylvie Léonard nous ont appris comment l’idée d’écrire une suite leur était venue, en plus de nous en apprendre davantage sur les aventures qui guettaient leurs personnages. Nous avons clos ces entretiens en parlant avec Patrice Robitaille, puis Catherine Proulx-Lemay qui prennent part, respectivement, à la quatrième saison de Plan B et à Premier trio, l’une des cent nouveautés dont parlait Christiane, la directrice principale d’ICI TOU.TV.
Q1 : Qu’est-ce qui t’a convaincu de prendre part à ce projet ?
Q2 : Au niveau des tournages, où résidait ton plus grand défi ?
Q3 : Quel élément te passionne le plus dans cette série ?
Q4 : Que pouvons-nous te souhaiter pour la suite, y a-t-il d’autres contrats qui s’en viennent pour toi ?
Hélène Florent

Q : Quelle est ta plus grande fierté liée à ce projet ?
A : Je suis fière de la distribution de la série. C’est du monde que je ne connaissais pas, il y a plein de nouveaux visages, plein de nouveaux talents. Ça m’a fait faire plein de nouvelles rencontres. J’en suis fière, parce que je pense que ça va bien sortir à l’écran, mais c’était toutes de belles rencontres. Bonne question, en passant !
A1: C’est une deuxième saison, alors ça aurait été difficile de refuser (rires). Dès le début, ç’a été de faire un enquêteur. Jouer un enquêteur, c’est toujours plaisant. Il y en a une et une autre, mais la mienne, elle est comment ce personnage-là ? J’aime qu’elle soit une bonne enquêtrice, qu’elle soit perspicace, qu’elle ait du flair. Par contre, j’aimais aussi qu’on entre dans sa vie personnelle et qu’on connaisse ses failles. Elle a beaucoup de failles. C’est plus l’fun à jouer un héros qui a des failles que juste un super-héros qui est parfait, donc c’est le mixte des deux qui était très attrayant.
A2 : La cascade, la bataille. C’était vraiment cool, parce qu’on l’a chorégraphiée la veille. On a placé la chorégraphie pendant des heures, tandis qu’elle dure comme 12 secondes à l’écran. Ça, c’était un défi, parce que je n’en ai pas fait souvent, mais j’ai eu du plaisir puis ç’a bien été. Je crois que c’était mon défi de cette année, la crédibilité de la bataille devait être au rendez-vous.
Q : Qu’est-ce qui attend ton personnage pour cette deuxième saison ?
A : Nouvelle enquête, donc nouveaux défis. Par rapport à l’enquête, évidemment, c’est de trouver le meurtrier, donc pour elle c’est toujours très important ; tout comme la quête pour aider la cause des femmes autochtones tuées, assassinées et disparues. Sinon, dans sa vie plus personnelle, c’est plus un défi émotif, c’est-à-dire la relation qu’elle a avec son fils. Il va la challenger, parce qu’il essaie de se dissocier un peu. À 17 ans, il essaie de s’affranchir, de prendre son envol. La relation mère-fils à 17 ans, ça doit être quelque chose. Ça, c’est un bon challenge ! Aussi, elle retrouve les traces de son père qui est mort mystérieusement. Elle va se retrouver à boucler sa dernière enquête, donc c’est beau le croisement d’elle qui est policière, et de son père qui l’était également. Il n’est plus là, mais elle recroise son chemin grâce à une enquête qu’il avait commencée, lui.
A4: Une troisième saison, un renouvellement de contrat. On va se souhaiter ça.
Luc Guérin

A1: Moi, je suis un fan fini de l’écriture de Serge Boucher. Je l’avais découvert d’abord au théâtre avec 24 poses, une pièce qui m’avait vraiment bouleversé. Ensuite, il s’est avéré que Serge est un auteur de télévision extraordinaire. J’avais beaucoup aimé ses séries d’avant, y compris la dernière qu’est Fragile. Quand on m’a offert un rôle dans Fragments, ç’a été oui tout de suite et quand j’ai lu les cinq premiers textes, j’étais comme drogué. J’avais hâte d’avoir les autres. C’est une grande, grande, grande écriture puis moi ça fait 38 ans que je fais ce métier-là, et j’avais hâte de jouer là-dedans.
A2 : Je sors un peu de ma zone de confort. Je ne peux pas donner de détails, parce que ça fait partie du développement — pas secret, mais qu’on découvre —, mais on va découvrir assez vite que cet homme a un grand défi vis-à-vis de la vie.
A3 : Ce n’est ni une série où il y a une enquête ni une série où il y a un meurtrier à découvrir et tout ça. C’est une série sur la vie, sur la bienveillance, sur l’amitié, sur l’amour et sur la famille. Moi, je l’ai dit à l’auteur et au réalisateur, cette série va se frayer un chemin jusqu’au cœur des gens.
Camille Felton

A1: En fait, moi, c’est que Serge Boucher ait écrit cette série-là et que Claude Desrosiers l’ait réalisée. C’est la deuxième série que je fais avec Serge Boucher, puis ça fait plusieurs séries que je fais avec Claude Desrosiers. Ça m’a donc vraiment touché de retravailler avec eux.
Q : Tu souhaitais retrouver d’anciens collègues…
A : Oui, mais ce n’était pas que ça. Serge Boucher est tellement un grand auteur au Québec que de jouer pour lui, de jouer du Serge Boucher, c’est un honneur.
A2 : Mon plus grand défi a été de bien incarner mon personnage, je pense. Il y a beaucoup, beaucoup de scènes intenses et d’émotions, parce qu’on joue les flashbacks de la gang. On joue donc les moments full importants dans le fond, tout ce qui constitue les moments charnières de la vie. On a de grosses scènes à jouer, évidemment. J’avais des scènes de pleurs, des scènes de sexe, des scènes de ci. Ça, ç’a donc été un gros défi, mais je pense qu’on l’a tous relevé en gang.
A3 : Le fait que ça se passe dans les années 80 et c’est du Serge Boucher encore une fois. C’est un jeu qui est juste, juste, juste, c’est l’fun, c’est un beau défi à relever.
A4: On peut me souhaiter plein de beaux projets. J’ai cofondé Émergence, un festival de courts-métrages, alors on souhaite que ça se passe bien pour la quatrième année.
Guy A. Lepage & Sylvie Léonard

Q : D’où vous est venue l’envie de reprendre les tournages d’Un gars, une fille et comment vous êtes-vous sentis lorsque cela s’est concrétisé ?
A/ Guy : Très spontanément ! C’était les 25 ans du début d’Un gars, une fille et un journaliste nous a demandé si nous allions revenir avec ce projet. On répond tout le temps « non »,
A/Sylvie : Nous n’avions pas assez d’idées nouvelles…
A/ Guy : Pour finalement réaliser qu’il y a plein d’idées nouvelles, plein de sujets.
A/ Sylvie : C’était là.
A/ Guy : J’avais répondu vraiment trop vite, pour faire une histoire courte. L’envie est revenue très rapidement et la suite a été inspirante à faire.
A2/Guy : Moi, je dirais que ça a été d’endurer Sylvie Léonard avec son caractère de marde et son odeur corporelle négligée (rires). C’est pas mal ça, mais pour le reste, ça s’est très bien passé. C’est une vraie professionnelle.
A2/Sylvie : Moi, c’est niaiseux. Des fois, on est dehors puis il fait froid. Je dois avouer préférer les tournages à l’extérieur qui ont lieu l’été. En vrai, je ne saurais pas quoi répondre. C’était tellement facile, ça a coulé. Quand on a fait sept ans avant, il y a 25 ans, sur tous les jours de tournage, il y a eu deux jours qui ont été difficiles, mais c’était à cause des lieux où on était. La Ronde, c’était difficile à contrôler. Sinon il n’y a jamais eu de journées difficiles…
A2/Guy : Sur à peu près 500 jours de tournage, et ce, tout le temps en location. En location, tu n’es pas dans un studio. Il n’y a pas ta loge à côté ; tu ne sais pas où sont les toilettes ; parfois tu es dehors ; des fois c’est l’hiver, et il fait froid. Ce n’est pas tout le temps des conditions le fun. Disons qu’il faut que tu t’entendes bien avec ton équipe.
A3/Guy : C’est dur à dire, à répondre. Je pense juste que c’est un sujet qui est dans l’air. C’est un sujet qui touche toutes les générations, puisque nous sommes tous les enfants ou les parents de quelqu’un. Quand les enfants s’en vont de chez leurs parents, les adultes se retrouvent. Ils ne sont plus une famille, mais un couple. Retrouvé donc, essayer de réfléchir à « Est-ce que ce couple-là reste ensemble ? ». Ils ne sont pas obligés, alors s’ils restent ensemble, ils doivent s’aimer et se trouver de nouvelles façons d’être à deux.
A3/Sylvie : Oui, et ils ont accepté l’un et l’autre leurs travers.
A3/Guy : Voilà ! Redevenir un couple, c’est un défi quotidien, un défi de tous les jours. Je ne vends pas de punch, on ne va pas se séparer et tout, mais il y a du travail à faire.
Q : Finalement, le fait que ce ne soit que des plans séquences, ajoutait-ce certaines difficultés ?
A/ Sylvie : Des défis, plutôt. Moi, j’appelle ça des défis à relever, plus que des difficultés. Il faut que notre rythme soit clair, ensemble, tout ça. C’est beau. J’adore ça, parce qu’on décide pour le téléspectateur le rythme puis le téléspectateur aussi peut décider qui il regarde quand on joue. C’est intéressant de regarder la personne qui réagit, puis si tu le revois deux ou trois fois, tu changes de personnage à regarder.
A/ Guy : Exact ! Si tu le revois, tu regardes ailleurs et ça te donne une nouvelle perspective.
Patrice Robitaille

A1: J’espère que ça va intéresser les gens, tout simplement. En fait, chaque fois qu’on fait un projet, ce qu’on souhaite c’est qu’il soit vu, puis qu’il soit évidemment apprécié. C’est l’objectif ultime. Ouais, juste que les gens s’y intéressent et que ça les touche, je pense que c’est ça mon but.
A2 : Accepter d’être laid en tabarn*** (rires) ! Mon personnage est tellement laid, c’est débile. Premièrement, il n’est pas fin, puis de deux, il est dégueulasse.
A3 : La franchise Plan B, ça m’a tout de suite allumé. C’est la quatrième saison et ils ont fait leurs preuves. La série est bonne, le concept aussi, alors j’étais content d’embarquer dans cette aventure-là, de travailler avec Jean-François Asselin. J’avais déjà travaillé avec lui sur deux autres projets dans le passé, alors j’étais heureux de le retrouver. Pier-Luc Funk aussi, j’avais déjà travaillé avec lui. J’ai joué son père il y a quinze ans, donc j’étais content de le retrouver, de refaire son père.
A4: J’ai d’autres projets, mais je dis toujours la même chose. Ce qu’on peut me souhaiter, c’est que ça continue de bien aller le plus longtemps possible.
Catherine Proulx-Lemay

A1: J’espère qu’on va atteindre le public cible. En fait, j’espère que les jeunes vont être au rendez-vous. Nous savons que les jeunes regardent de moins en moins la télé, surtout lorsqu’il est question de contenu québécois. J’espère donc que les jeunes vont s’identifier à cette série-là, puis qu’ils auront envie de l’écouter. La raison, c’est que j’ai un amour pour les séries jeunesse. J’ai fait Une grenade avec ça ? pendant 10 ans, alors je trouvais que c’était une super belle façon de retrouver la jeunesse, maintenant que j’ai vieilli. Renouer avec la jeunesse, mais en jouant une maman.
A2 : Sur celui-là, je dirais peut-être de tourner avec des jeunes qui n’ont pas d’expérience. On dirait que ça demande une autre approche. Tu es là pour toi, mais en même temps, il y comme la maman en moi qui a envie de couver et de rassurer l’autre. Je dis que c’est un défi, mais en même temps, ça me vient naturellement, alors c’était bien facile de le faire et les jeunes sont super talentueux. Je dirais que le fait que les jeunes n’aient pas d’expérience, ça rajoutait peut-être une couche de stress.
A3 : J’avoue que c’était la première fois que je jouais un rôle de maman qui est un peu différente de ce que, moi, je suis dans la vie. C’est une maman, une ancienne athlète. Elle n’a pas réussi à atteindre son rêve d’aller aux Jeux olympiques, alors elle fonde beaucoup d’espoir en sa fille. C’est une femme très spontanée, qui a beaucoup d’énergie. Je trouvais ça le fun. Ce n’est pas un rôle de maman plate, beige. Ça me sort de ma zone de confort et c’est un personnage qui a beaucoup de personnalité, donc je trouvais ça agréable à jouer.
A4: Je n’ai pas d’autres projets télé qui s’en viennent, du théâtre peut-être. On pourrait me souhaiter de continuer à travailler puis d’être heureuse dans mon travail.
Avec tout ce qui attend le public cette année, nous vous invitons à acheter votre abonnement à l’Extra d’ICI TOU.TV. En effet, comme Christiane Asselin l’a mentionné, leur ADN a toujours été d’offrir du contenu d’ici, fait par des producteurs d’ici. C’est ce qui fait leur succès depuis maintenant 12 ans, et cela s’annonce bien parti pour se prolonger. Voici donc quelques dates de parution à ne pas manquer. Les six nouveaux épisodes d’Eaux turbulentes seront disponibles dès janvier 2023, et les 10 de Fragments, dès le 15 décembre prochain. Outre ceux-ci, Un gars, une fille reprendra du service en mars 2023, au nombre de 4 émissions, Plan B aussi, mais avec six. Finalement, notons que nous pourrons découvrir le rôle que Catherine Proulx-Lemay tiendra dans Premier trio, à compter de 2023, et ce, par l’entremise de 26 épisodes. Nous leur souhaitons la meilleure des chances avec leurs projets, et restons à l’affût.