Les deux rois du rap québécois, Koriass et FouKi, sont montés sur la scène principale de l’International des Montgolfières vendredi 19 août dernier, dans le cadre de la 39e édition du festival. Prenant place à Saint-Jean-sur-Richelieu, ce spectacle a permis une mémorable retrouvaille entre ces collègues et leur public, des fidèles qui apprécient leur style et les vénèrent depuis longtemps. Cependant, c’est l’inéluctable synergie de KNLO, duo qui a fait ses preuves depuis nombre d’années, qui a mis la foule en haleine. Retour sur cet événement !
Koriass, démentir les clichés

Chaque fois que Koriass fait son entrée sur scène, la magie opère. En effet, il a le public qu’il mérite, c’est-à-dire un public réactif, connaisseur et encourageant. Sa voix grave prouve qu’il est indépendant face à la technologie et qu’il possède sa touche personnelle, faisant de lui l’un des meilleurs artistes de sa génération. Son intensité, mélange de rythmes dansants et textes profonds, ajoute beaucoup de cordes à son arc. Durant la soirée, il a épaté l’auditoire plus d’une fois, entre autres en accélérant le rythme de Pardon, à la base un duo avec Loud transformé en solo. Que ce soit dans sa composition Montréal-Nord, « Pour toi, c’est du monde dont t’as honte quand tu les vois de loin. Pour moi, c’est mon grand-père, mon oncle ou mon voisin… » ou bien Lendemain « J’vis ma best life, j’fais ça on and off stage. J’suis un homme, mais j’serai jamais un adulte ; désolé », glorieux comme miséreux se reconnaissent à travers ses textes. Assumé de A à Z, son style vestimentaire simple le laisse libre d’exprimer sa nature profonde, celle d’un être talentueux qui met le feu dès qu’il performe, sans craindre d’en faire trop.
Koriass et FouKi, une collaboration réussie
Les deux rappeurs ont réussi à marier leur répertoire respectif à la perfection, nous donnant l’impression qu’ils formaient un duo tant leur chimie était palpable. Ils nous ont présenté une performance travaillée qui ne laissait d’autres choix au public que celui de danser et de chanter les paroles à l’unisson. Il semblait évident que les deux hommes ont de nombreuses années de métier derrière la cravate, à la satisfaction de l’auditoire passionnée.
FouKi, un style bien à lui

Empreinte d’une douceur réconfortante, la voix de FouKi calme, atteint les membres du public les uns après les autres. Il nous était impossible de demeurer indifférent devant ce qu’il livrait. Pour le plus grand bonheur de ses admirateurs, il a repris ses deux mémorables duos, soit Ciel et Copilote, en version solo. Bien sûr, nous entendions l’enregistrement des voix de ses collègues absents, Alicia Moffet et Jay Scott, mais nous arrivions à découvrir une autre version que les originales. Cet interprète possède un véritable don pour composer des chansons aux rythmes accrocheurs. Il donne ainsi envie aux spectateurs de sourire et d’embarquer dans ses folies musicales. À la fin de sa dernière performance, Gayé, cet artiste a lancé son joint de marijuana à la section du public qui acclamait le plus son talent. Ce geste a clos amicalement cette soirée.
Nous aimerions remercier l’International des Montgolfières d’avoir permis à MTL PRESSE de capter sur le vif des souvenirs de ce spectacle. Nous garderons en mémoire l’unicité de Koriass ainsi que celle de FouKi qui, ensemble, se complètent et donnent vie à des instants de grâce. Se poursuivant avec la performance déchaînée de Tony Lanez, cette sixième soirée marquera, par son côté assumé, ses textes profonds, et son intensité, la 39e édition du festival à coup sûr. Que vous soyez de grands fanatiques du rap ou que vous en soyez à vos premières expériences entourant ce style musical, ces deux rois sortent de l’ordinaire et conquièrent le monde… Un mot à la fois !