Urgence sur la ligne, c’est l’idée de Yannick Bergeron, journaliste judiciaire à Québec. Il s’agit d’un balado qui fait incursion au cœur du travail des répartiteurs d’urgence. Au fil de huit épisodes, on plonge dans l’intimité des appels qui sont dirigés au 9-1-1. De vraies histoires, de vraies victimes, de vrais incidents.
Fan de true crime et d’émissions télévisuelles où on s’incruste dans le quotidien des divers services d’urgence, avec Urgence sur la ligne, j’ai été gâté. Même que je dirais, pas assez! La pertinence et le partage humain qui a lieu durant ces épisodes, j’en aurais pris davantage.
Les cas que l’on nous présente, ce sont des interventions qui ont laissé une marque indélébile dans la carrière des femmes et des hommes œuvrant à la centrale d’urgence de la ville de Québec.
Des appels qui donnent des frissons
Dès que j’ai entamé l’écoute, j’ai été conquise. Le premier épisode se nomme Au feu! et on s’immisce dans l’appel au 9-1-1 qu’a adressé Anne, locataire vivant au quatrième étage d’un édifice en feu. En écoutant le récit de l’appelante puis le témoignage de Geneviève Trudel, la répartitrice qui a reçu le coup de fil à la centrale, les frissons se sont invités tout le long de mon corps. L’émotion, la peur, la détresse, puis le soulagement vers la fin de l’appel d’Anne; ça se ressent avec une telle énergie! C’est un peu ça, le pouvoir des balados, hein? Après tout, notre sens le plus exploité est notre ouïe, puis ça nous oblige à se connecter librement à ce qu’on entend.
Le deuxième ainsi que le troisième épisode portent sur la tragédie de la mosquée de Québec, en 2017. Un léger pincement s’est produit au niveau de ma poitrine, lorsque j’ai découvert sur quoi l’épisode qui commençait aller porter… Je n’ose me mettre à la place de Simon Labrecque, le répartiteur d’urgence qui a été décoré pour avoir reçu puis gérer l’appel d’Alexandre Bissonnette. Rappelons que ce dernier a mis fin à la vie de six personnes et en a blessé cinq autres le 29 janvier 2017, et a reçu une sentence de prison à perpétuité après avoir plaidé coupable. Bref. Tout juste après les événements, penaud et semblant confus dans son véhicule, Alexandre a rejoint le 9-1-1. Le répartiteur a au bout du fil un jeune homme qui paraît complètement déconnecté. L’appel aura duré 50 minutes, dont on en fait le récit sur deux épisodes de 22 et 23 minutes.
Impressionnant est le mot que j’emploierais si je devais décrire le balado, de façon simple et efficace. Le sang froid des répartiteurs, les émotions que vivent les appelants… Tout est très bien transposé dans ce podcast et les témoignages recueillis par les personnes concernées, ça ajoute énormément à la pertinence de chacun des épisodes.
Urgence sur la ligne est disponible sur la plateforme OHdio de Radio-Canada et sur YouTube.