Entrevue littéraire : Le fantôme de Suzuko par Vincent Brault

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Entrevue Vincent Brault — 3/5

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De Tokyo à Montréal

Antithèse fascinante : « … un gratte-ciel si léger, par grand vent on dirait qu’il pourrait s’envoler. » Tu observes Tokyo d’un œil poétique.
« J’ai rencontré un architecte italien qui travaillait à Tokyo puis c’est lui qui m’a fait remarquer certains des gratte-ciel très récents. Il disait : « ces gratte-ciel-là, on va les voir ailleurs dans le monde dans 20 ans. » […] C’est vraiment la fine pointe de l’architecture. Je considère qu’ils prennent soin de leur ville à Tokyo. Et donc, ce sont des gratte-ciel vraiment étonnants : tout en verre, avec des espèces de draperie… Puis c’est vrai qu’ils ont l’air comme en dentelle, très fins, très délicats. […] Ginza, le quartier, quand tu te promènes la nuit, ce n’est vraiment pas l’idée du Japon qu’on se fait — c’est-à-dire plein de couleurs, plein de néons — non. C’est un quartier tout illuminé de blanc, les buildings en dentelle… C’est d’une douceur vraiment étonnante. »

Auteur québécois écrivant un récit qui se déroule à Tokyo. Est-ce qu’il s’agit d’un roman québécois ?
« Non. Le roman ne s’identifie pas québécois. Et je pense que le personnage ne s’identifie pas québécois non plus. Même, dans une des seules scènes [que j’ai pensées pour le roman] qui se déroulent à Montréal, c’est le printemps : la neige fond, il y a des crottes de chien qui dégèlent, des sacs de plastique… T’sais, c’est un peu scrap. […] Puis bon, j’habite au Québec, j’aime ça Montréal, mais dans le roman, il n’y a pas ça. Le Québec n’existe pas vraiment. […] Après, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de québécois malgré tout dans la langue, mais je n’ai pas joué au jeu des comparaisons. »