Sortir un album en temps de pandémie représente tout un défi, mais pour David Fleury, il s’agit d’un nouvel accomplissement et d’une nouvelle étape dans sa vie. Lors de la sortie de son extrait La flamme, nous nous sommes entretenus avec lui et il nous avait confié avoir passé des moments de doutes. Maintenant, une fois l’album finalement dévoilé, nous avons tâté le pouls pour comprendre son cheminement au travers ce processus.
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Ton album s’intitule « 27x le tour ». Qu’est-ce que cela signifie pour toi? « Cela fait référence à mon âge, j’ai 27 ans. 27x le tour, ça représente beaucoup le sentiment de tourner en rond sur plusieurs points: sur les relations amoureuses, sur le travail, sur les questions que je me posais à ce moment-là en écrivant cet album-là. 27x le tour est arrivé comme ça, en dernier dans la production. Je n’avais pas trouvé de titre, mais je trouvais que celui-là était accrocheur. La chanson de l’album 27x le tour est la dernière chanson écrite. Il manquait une chanson en studio, je l’ai écrite en 2 jours et c’est finalement le titre de l’album. »
Souvent, un nouvel album signifie un nouveau chapitre. Quel chapitre cet album signifie-t-il dans ta vie? « C’est vraiment l’étape d’enfin montrer ce que je suis vraiment. En 2016, j’avais sorti un album très country, un album de 6 chansons et je ne me sentais pas vraiment sur mon X… À ce moment-là, je me posais beaucoup de questions. Je me suis lancé dans ce métier-là en passant par La Voix, en ayant aucune appréhension, mais en même temps, ça m’a rentré dedans une fois que je suis passé là. J’ai pris du recul pendant 3 ans et j’ai continué à écrire un petit peu sans trop m’attarder là-dessus, en pensant que la musique, c’était derrière moi et que j’allais faire autre chose simplement. Pis finalement, quand est arrivé le moment de réaliser cet album-là et de le produire, j’ai vraiment été emballé par le fait de montrer au public ce que j’avais dans la tête pis dans le cœur si longtemps. Ça donne un album des plus authentique que j’ai fait, puis c’est très autobiographique. C’est vraiment le chapitre que je voulais ouvrir depuis le début et que je ne savais pas comment m’y prendre en fait. »
Quel a été ton processus d’écriture pour cet album? « En fait, la production de l’album a commencé il y a 1 an et demi. J’avais à ce moment-là plusieurs chansons, peut-être une dizaine, et finalement, 1 an plus tard, quand on a commencé la production et l’enregistrement pour vrai en studio, j’en avais peut-être 3-4. Je me suis mis à composer beaucoup au moment qu’on produisait. Je me suis rendu compte à ce moment-là que je travaille beaucoup dans le rush. Évidemment, c’est moi le producteur, donc je m’auto mettais cette pression-là. Personne me disait « tu dois écrire des tounes! » ou « elles doivent être meilleures! » mais, je rentrais chez moi et je réfléchissais à ça et me disais « attends un peu là, y’a un sujet que je veux parler, mais je sais pas encore c’est quoi [que je veux dire] ». Donc cet album-là est un gros travail d’introspection. Il a fallu que je réfléchisse à qu’est-ce que je veux faire dans la vie. En partant de là, à ce que j’ai envie de parler, c’est quoi mes angoisses, qu’est-ce qui va pas chez moi qui faut que je règle, mes relations amoureuses, toute ça, je vivais des montagnes russes à ce moment-là. Je me dis que rien arrive pour rien, les planètes se sont alignées juste au bon moment quand on est arrivé pour produire cet album-là. »
Peux-tu nous dire quelle est ta chanson préférée sur l’album et pourquoi? « Je vais dire En somme qui est la 8ème pièce de l’album. C’est la chanson qui m’a fait le plus de bien à écrire. Cet album-là a été créé pour me faire du bien, pour passer à autre chose. C’est vraiment une grosse thérapie pour moi de faire ça. La raison pourquoi j’ai sorti l’album, c’est que maintenant, toutes ces questions-là, ces angoisses-là, la majorité sont derrière moi et je me sens bien pis tout est réglé. Donc je suis capable de le promouvoir et d’en parler pis même de le livrer correctement. En somme, c’est vraiment la chanson qui répond à ces angoisses-là, c’est une chanson qui porte beaucoup sur la résilience de la vie en général, en fait. Directement au début, je parle de mon travail, je parle que je m’ennuie pis qu’il faut que je m’en aille, qu’il faut que je quitte mon travail et c’est ce que j’ai fais. Il y a 1 an et demi, j’ai quitté mon travail que j’adorais et que j’aime encore, mais j’avais besoin de prendre le risque de me « péter la gueule » et d’écrire un album et de juste faire ça. J’avais le luxe de le faire, j’en ai profité. Et après ça, c’est plein de questionnements sur la vie, la famille, sur la suite des choses. En somme c’est une de mes chansons préférées parce qu’aussi, au niveau point de vue musical, j’ai beaucoup travaillé sur ma voix dans les dernières années. Sur mon instrument principal qui est la voix, et la guitare, mais principalement la voix. Un instrument que j’avais pas tellement travaillé avant pis en comprenant et analysant ce que je suis capable de faire, en travaillant la voix, j’ai compris que j’étais capable d’aller beaucoup plus loin que ce que je faisais avant. J’ai compris mon instrument et c’est ce qui fait en sorte que cette chanson est en falceto, 95% de la chanson est en voix de tête. Pour moi, c’est la chanson qui est venu le plus me chercher dans l’écriture. Au moment de l’écrire, je crois avoir pleuré à chaque couplet, à chaque fois que je l’entends, même après des centaines de fois, tout dépendant dans quelle ambiance que je suis, j’ai des frissons qui me passent à travers le corps car je connais l’histoire derrière toute ça. C’est la chanson qui vient le plus me chercher en fait. »
Tu nous as déjà dit que tu aimerais partager la scène avec Boom Desjardins un 24 juin. Mais si tu avais une collaboration musicale à faire avec un artiste québécois, pour de futurs projets, ce serait qui? Dans tes rêves les plus fous. « Je vais dire Daniel Bélanger, car je suis à une poignée de main de travailler avec lui. Il a fait parti de mes influences, beaucoup. Ce gars-là me fascine, et un jour , j’aimerais arriver à ça, parce qu’il sort un album instrumental pis il s’en fout! Il avait envie de ça, et il l’a fait. Il va au bout de ses projets. Dans mes rêves les plus fous, partager la scène avec lui, ou autre projet, permettrait de réaliser un rêve. Il y aurait aussi Louis-Jean Cormier… Avec qui je suis aussi à une poignée de main de travailler avec lui! J’enregistrais à son studio et je travaillais avec son équipe, donc ce serait une collaboration possible que j’aimerais aussi. Mais, dans mes rêves les plus fous, ce serait de partager la scène et collaborer avec Serge Fiori. J’ai grandi avec sa musique, car mes parents m’ont transmis ça. Ça l’a fait parti de mon influence musicale aussi, beaucoup. J’aimerais bien tous les rencontrer et travailler avec et auprès d’eux. »
Il est certain que produire un album est un grand accomplissement pour un artiste. Cela a permis à David Fleury de mettre un terme à ses doutes et de se retrouver, pour être fière de lui-même, et réaliser ce qu’il était capable de faire.
Pour toutes autres informations sur la carrière et les projets actuels et futurs de David Fleury, vous pouvez consulter ses réseaux sociaux. L’album 27x le tour, qu’on vous recommande fortement, est disponible, entre autres, sur Bandcamp.
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Belle article !!!! Merci
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