« Il y a quelques années, j’ai eu un breakdown qui a tout fait basculer. Je vivais un nouveau sentiment d’angoisse face au milieu, à ma musique. Je n’assumais plus l’artiste que j’étais en train de devenir. Ce manque de confiance soudain m’a fait décrocher de mes ambitions de carrière. La flamme s’éteignait de jour en jour puis un soir, dans l’écho de mon appartement, le texte de la chanson est apparu sous forme de confrontation que je me livrais à moi-même. » raconte David. C’est ce qui donne le ton à son nouvel extrait, La flamme. Pour notre tête d’affiche de juin, on a fait appel à lui; de par sa musique québécoise, certes, mais pour mettre de l’avant un artiste d’ici, qui est vrai et qui dit les choses telles quelles le sont. Quand on a réfléchi à qui pourrait représenter notre belle francophonie pour ce mois-ci, David Fleury est le premier nom à nous être venu en tête. Heureusement qu’il ait accepté, on n’avait pas de plan B! 😉
David présentera son deuxième album au public à l’automne: « L’amour est une source d’inspiration infinie. Il y aura très certainement des chansons portant là-dessus, mais j’avais envie de mettre l’amour en second plan pour cet album. L’inspiration de ce dernier est tiré de cette période d’absence où j’ai pris du recul face au domaine. C’est beaucoup puisé sur des prises de conscience, des angoisses, l’acceptation et la résilience sur plusieurs points de ma vie. Bien entendu, les chansons d’amour feront bonne figure, puisque j’ai barouetté mon cœur d’un bord puis de l’autre durant les dernières années. » D’ici à ce qu’on puisse mettre la main sur cet album, La flamme est disponible sur toutes les plateformes et on vous propose également une entrevue de 10 questions, sous la thématique de notre belle province, à lire ci-dessous.
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10 questions à David Fleury
1) La guitare, ça te connaît depuis que tu as l’âge de 12 ans. Tu dois avoir plus d’une chanson dans ta petite poche arrière! Ta toune incontournable à gratter autour du feu, c’est laquelle?
« Ça varie à chaque fois, dépendant de l’ambiance du feu, mais, en général, une chanson qu’automatiquement tout le monde chante, c’est « Embarque ma belle » de Kaïn. C’est un incontournable autour d’un feu! »
2) Tes chansons, tu les écris dans notre belle langue d’ici. Qu’est-ce qui t’incite à privilégier le français pour tes compositions?
« Ma connaissance du français, mieux que l’anglais… haha! En fait, j’ai simplement plus d’habileté avec la poésie en français qu’en anglais. J’ai aussi été élevé avec des chansons de St-Jean-Baptiste, car mon père avait un band qui s’appelait Phonem à Victoriaville où il jouait souvent dans les bars et le jour de la Fête Nationale. Alors, la musique francophone/québécoise s’est ancrée rapidement en moi. »
3) Ton plus beau souvenir de Fête Nationale, peux-tu nous le raconter?
« Chaque année, pour la Fête Nationale, on se rassemble chez un ami à Repentigny, avec sa famille sur le bord du fleuve. C’est devenu une tradition. Un de mes plus beaux souvenirs s’est passé là justement, alors que nous avions passé la journée sur le bateau familial, pour terminer la soirée sous les feux d’artifices avec la musique au loin du spectacle de la St-Jean à Repentigny. Ensuite, nous sommes revenu au quai et jusqu’aux petites heures je jouais les classiques francophones qui ont marqué notre culture! La tradition veut aussi qu’on passe une nuit blanche afin d’assister au lever du soleil, au bout de la marina (privée). Mais, honnêtement, depuis 7 ans, j’ai réussi deux fois. Après une couple de bières dans le corps, je m’endors comme rien! »
4) On va se le dire, on a un registre impressionnant de chansons québécoises! Si tu n’avais qu’à en choisir une seule qui t’est significative, ce serait laquelle et pourquoi?
« Ça fait du bien – Serge Fiori et Richard Séguin (Fiori-Séguin). En parlant plus tôt du groupe de mon père, il y a plusieurs chansons qu’ils faisaient ensemble lors des soirées festives et, lorsque j’entends mon père chanter avec ses amis, en harmonie, ça me touche énormément et je me sens comme un enfant. D’autant plus, qu’en ce temps où on oblige une distanciation sociale, cette chanson prend une tout autre signification et me fait rêver au jour où nous pourrons se réunir à nouveau, dans de meilleures circonstances. »
5) Chaque année, plusieurs spectacles ont lieu un peu partout à travers la province pour la Fête Nationale. Y a-t-il un artiste en particulier avec qui tu aimerais partager la scène, éventuellement, un 24 juin?
« Boom Desjardins avec le groupe La Chicane. Le feeling de chanter « Juste pour voir le monde », une chanson que j’ai tellement écoutée quand j’étais plus jeune – encore aujourd’hui, j’ai une émotion dès les premières notes – devant une foule qui chante aussi fort que toi, ça doit être débile! Je l’ai déjà fait en spectacle et le public était en délire, imagine être dans La Chicane! »
6) Qu’est-ce qui te rend fier d’être Québécois?
« Le sirop d’érable… Je rigole! C’est difficile comme question. Je ne m’étais jamais vraiment penché là-dessus. Je dirais, notre culture qui est multiculturelle, notre terre accueillante, l’ouverture à la diversité. Il fait bon vivre au Québec et, malgré l’habitude qu’on a à chialer contre les différents systèmes, nous sommes très chanceux de vivre dans une société comme celle-ci. Souvent, ma fierté d’être québécois me vient lorsque je voyage dans d’autres pays. Quand je parle de voyage, je ne parle pas des « tout inclus » dans le sud. Là, ma fierté prend le bord… Haha! »
7) Quelle place occupait le français au sein de ta famille lorsque tu étais jeune?
« Le français est très important dans la famille. D’abord, parce que mes deux parents sont québécois, et, aussi, la seule musique que j’écoutais jusqu’à mes premières années de secondaire, était de la musique francophone. Mes parents sont très fiers de notre langue et ils m’ont transmis cette fierté, par la musique. »
8) Tout domaine confondu, quel artiste ou artisan d’ici t’interpelle et te fait vibrer par son art?
Un artiste pour lequel j’ai une grande admiration, c’est Stéphane Rousseau. Bien que j’adore son humour, ce n’est pas pour cette raison qu’il me fascine. C’est plutôt son talent de peintre/dessinateur abstrait. Avez-vous déjà vu ses œuvres? Elles sont à jeter par terre! C’est vivant, excentrique, captivant, et pleins d’autres qualificatifs comme ça. Je rêverais d’avoir une de ses œuvres chez moi.
9) Ta mère est violoniste et ton père est contrebassiste. Ça devait swigner par chez vous lors des festivités!? Aviez-vous une tradition pour la fête de la St-Jean-Baptiste?
« Mon père et son band ont arrêté de faire des spectacles de St-Jean, alors que j’étais très jeune. Je n’ai pas de tradition avec ma famille lors de cette journée. Ça swignait bien plus au Jour de l’an, avec mon père qui laissait la contrebasse pour jouer de l’accordéon! Ma St-Jean-Baptiste, depuis plusieurs années, c’est avec ma gang d’amis proches que je la passe à Repentigny, au bord de l’eau, en privé. C’est devenu non-négociable; une tradition! Cependant, cette année, ça risque fort bien d’être différent, avec les mesures de sécurités qu’on se doit de respecter. Ça va être un gros défi pour tout le monde, mais il faut le faire! »
10) Le 24 juin de chaque année, on trinque pour fêter notre culture, notre patrimoine, notre langue et notre province dans toute sa splendeur. Mais aujourd’hui, maintenant, à quoi, à qui, lèverais-tu ton verre?
« Je lève mon verre à tous les travailleurs de la santé qui se démènent jours et nuits pour nous tous. On ne les voit pas, mais on leur doit tout! »
Question boni!
Il y a quelques années, tu as eu une certaine période de doutes, quant à ton avenir musical. Est-ce que les doutes se sont entièrement dissipés; la flamme s’est-elle rallumée et amplifiée pour de bon?
« C’est un domaine où le doute est constant. Dans cette période creuse, j’ai appris beaucoup de chose. En remontant la pente, j’ai apprivoisé le doute, puisque je n’ai jamais réussi à le contrôler. Aujourd’hui, j’approche mon avenir musical avec beaucoup de résilience, mais toujours ambitieux, et pour moi c’était la meilleure chose à faire. Grâce à ça, la flamme est revenue de plus belle, mais je ne mets plus tous mes œufs dans le même panier. Aujourd’hui, la flamme est vive et j’ai des choses à dire, des créations à partager. Demain, on verra! »
Pour les amateurs de bières
Pour le financement de son album, David Fleury a brassé une bière à la Brasserie Éléments à Brossard (1015 boul. du Quartier). Ils offrent le service de livraison de cruchons de bière, ainsi que les repas. « Vous pouvez vous rendre sur place pour faire remplir un cruchon, également. Prenez la « Da », car c’est la bière que j’ai brassée et il en reste en quantité limitée! Une excellente IPA bien fruitée par les saveurs d’houblons tropicaux qui saura bien accompagner les belles journées d’été! En espérant pouvoir retourner brasser une 2ième batch ! »
Vous pouvez faire l’écoute de son nouvel extrait La flamme juste ici.
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Merci à David Fleury pour son temps et sa participation. Merci à Simon Robitaille également (Taxi Promo).
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