Un beau jour, j’ai reçu un message de quelqu’un qui me présentait sa musique. J’y ai prêté une oreille attentive. C’était beau, différent et original. C’est venu me chercher et piquer ma curiosité. J’ai fait des recherches pour en apprendre un peu plus sur ce musicien et son univers. On s’est même appelé, on a jasé. Il m’a expliqué la musique dans toutes ses nuances et ses genres. Dans sa complexité et sa beauté. J’ai appris beaucoup sur le sujet, grâce à Foan Song.
Foan est artiste, certes. Il est initialement formé en piano classique au Conservatoire de Québec. Mais depuis qu’il est petit, la science a toujours pesé fort dans la balance. La musique. La science. Deux avenues totalement différentes. Depuis donc 4 ans, il a emménagé à Sherbrooke, pour étudier en médecine.
Pleins feux sur un gars hyper talentueux, qui explorent la musique sous toutes ses coutures!
A cappella & jazz

« Au niveau artistique, c’était une belle opportunité pour moi » me dit-il, alors qu’il voit son arrivée dans cette nouvelle ville comme étant une multitude infinie d’opportunités musicales. À peine débarqué dans sa nouvelle réalité, un nouveau groupe a cappella a vu le jour, sous sa direction: les Sherbellas. Une gang de passionnés qui unissent leurs voix, sans instrument. On pourrait croire à un remake des films à succès Pitch Perfect, mais avec des voix d’ici. « C’est quelque chose que je voulais essayer depuis longtemps. Quand je suis arrivé ici à l’université, c’était un contexte qui favorisait vraiment l’exploration d’un projet comme ça. » Au début, les Sherbellas se voulait être un groupe mixte, pour mélanger autant les voix graves qu’aigus. Finalement, Foan s’est retrouvé à être le seul homme, le reste du groupe étant composé uniquement de femmes. « Je pense que c’est un setting vraiment unique. […] Ça été un deux ans assez intense, beaucoup de travail. » Intense c’est peu dire, considérant qu’être directeur musical ET étudiant en médecine, ça demande beaucoup de temps. Le groupe s’est également impliqué dans plusieurs événements et les membres ont mis leurs voix à profit: « On a chanté pour le relais pour la vie, pour le cancer. Ça vraiment été une expérience enrichissante. » mentionne-t-il. Parmi les expériences qui l’ont shapé, il dit ne pas pouvoir passer à côté du BigBam, « un ensemble jazz dans lequel j’ai énormément appris. Quand je suis arrivé là, j’avais aucune idée de ce qui se passait. C’est tellement des mondes différents, quand on passe d’un monde classique à quelque chose d’aussi libéral que le jazz. Au début, j’étais tellement perdu. […] C’est un contexte tellement propice à l’apprentissage. ». Il ajoute: « C’est vraiment une occasion unique de faire des liens avec des gens. Souvent, on est unis avec d’autres gens, par exemple à l’école, on est avec d’autres étudiants. Mais ça, c’est par obligation, right? Les gens sont là pour étudier. Tandis qu’un groupe, les gens sont là pour le plaisir, ils sont là de leur propre gré. On crée un lien vraiment unique avec les gens, c’est quelque chose qu’on n’a pas beaucoup ailleurs. C’est quelque chose de vraiment précieux, à quoi j’accorde beaucoup de valeurs. »
La pop & les covers
« Je pense que compte tenu de mon background particulier (formé en classique, transitionné vers pop), j’ai une perspective assez intéressante de ces deux styles-là avec lesquels je jongle. On entend souvent dire que la musique pop, c’est commercial, c’est les mêmes accords tout le temps, c’est pas travaillé. Donc en gros ça n’a pas la richesse musicale et harmonique qu’on retrouve dans autres styles comme le jazz ou le classique. Mais réduire le pop à son aspect harmonique, je trouve ça incroyablement réducteur. La richesse du pop, selon moi, c’est dans la texture sonore extrêmement travaillée, le choix incroyablement précis des notes à travers les instruments, et les paroles chantées. Avec ces trois choses là, on a pratiquement un potentiel créatif illimité, et c’est ça qui me fait tripper. »
« D’un autre côté, il y a moyen de faire des bons covers. J’pense que beaucoup ont la perception que les covers sont nécessairement plus mauvais que les originaux. […] L’affaire, c’est que c’est vraiment pas facile de faire un bon cover. C’est facile de reprendre une toune en essayant de reproduire le plus fidèlement possible l’original, mais si on fait ça, on n’offre rien de nouveau. Un bon cover pour moi, c’est quelque chose qui amène une nouvelle twist à la chanson, un nouveau mood, des nouvelles émotions. Et c’est là que ça devient un travail créatif qui est extrêmement stimulant. Mon instrument principal, c’est le piano, donc j’essaie toujours de maintenir ce côté acoustique-là dans mes covers, mais toujours en essayant d’offrir quelque chose de nouveau, pas simplement en repiquant des accords de façon un peu »paresseuse ». Pour moi, c’est ça le véritable art et défi du cover artist. »
Plusieurs artistes bien établis dans le milieu ont pour habitude de faire des reprises et les publier sur leurs réseaux sociaux. Par contre, d’après Foan, trop peu d’entre eux ont le temps, de prendre le temps… Ils ont leur carrières respectives, leurs propres chansons, etc. Retravailler une pièce en entier, juste pour un cover, c’est rare que les grands noms le font.
Pour Foan Song, la pop est un style musical propice de plaire à tous. Avec la technologie qu’on a aujourd’hui et toutes les avenues créatives possibles, il y en a pour tous les goûts. La beauté de cette musique qu’on entend en boucle à la radio, c’est justement toute sa subtilité dans la technicité.
Le néoclassique
Le néoclassique est un style qui l’intéresse énormément. Une personne l’inspire particulièrement dans ce genre musical: Hans Zimmer, populaire compositeur de musique de films. On le connait notamment pour avoir composé les bandes originales de Thelma et Louise, le Roi Lion, The Dark Knight, Inception Pirates des Caraïbes et j’en passe. « Hans Zimmer, ce qu’il fait, c’est qu’il prend cet aspect de répétition qu’on retrouve dans l’univers du pop, et applique ce principe d’accord suivit, à la musique de film. On préserve l’instrumentation d’avant, instrument à corde, piano et tout, mais on amène dans l’harmonie un feeling de répétions. Ça fait en général de la musique assez mélancolique. C’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup aussi. »
Au début du confinement, Foan a retravaillé la pièce Arrival of the birds, pour la mettre à sa sauce et plonger dans cet univers qu’il aime tant. « Elle me trottait beaucoup en tête, je me suis dit pourquoi pas faire quelque chose avec ça. Je ne crois pas que ma version s’élève au-dessus de l’originale, mais l’idée d’un cover, c’est de faire quelque chose de différent. » C’est mission accomplie, car c’est cette vidéo que m’a envoyée Foan pour me faire découvrir sa musique… Et quelques semaines plus tard, son originalité a mené à l’écriture de ces quelques lignes.
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