
Merci, Bleu jeans bleu, d’avoir créé ce chef d’œuvre musical discutable, mais ô combien mémorable.
Merci pour ces rythmiques qui s’accrochent à notre ouïe jusqu’à pu finir.
Merci pour ce ver d’oreille pas piqué des vers.
Mais surtout…
Merci d’avoir créé une chanson que ma mère déteste. Ça me permet de rechausser mes bottines de petite fille tannante qui gosse sa moman. Quand ses yeux roulent jusque dans le fin fond de son âme en entendant les premières notes à la radio, c’est mon signal. Volume dans le tapis. Attitude hautaine et beaucoup trop passionnée. Enchaînement de paroles impeccable et surtout, dicté à tue-tête.
Quand je vois ses yeux se fermer et un petit «OMG» se former sur ses lèvres, je comprends que je suis en train de toucher quelque chose. The show must go on. On sort les moves du vidéoclip, tsé la chorégraphie dans ruelle? Ben c’est ça. Même si je suis dans le char. Oh, serait-ce un face palm que ma mère fait? OUI MONSIEUR! J’y arrive. J’t’à veille de l’avoir. Un intermède. C’pas ça qui va m’arrêter. La danse continue. J’ai jamais fredonné une mélodie aussi fort et de façon aussi maladroite. C’est le show de ma vie, chaque fois. Soudain, nos yeux se croisent. Je l’ai eu. Elle rit. Dieu, merci! Got it. J’ai réussi à transformer cette haine de boomer conservateur musical en quelque chose de beau, pur et qui traversera le temps : j’en ai fait un souvenir qu’elle va se rappeler toute sa vie. Au fond, plus les jours passent, plus les radios font tourner Coton ouaté, et plus ma mère se range de mon côté. C’est clair. Elle ne peut plus détester cette chanson-là, c’est impossible. Elle ne l’avouera jamais, mais asteur, quand elle entend cette toune-là, c’est sûr qu’elle s’imagine ma dernière performance et est déjà impatiente à l’idée de me voir tout donné, comme si c’était la dernière fois. J’pense pas me tromper si j’te dis que désormais, ma mère est ben dans son coton ouaté.
Bleu jeans bleu, merci pour ces souvenirs-là. Ça va rester. Même si un jour, elle, elle ne sera plus là. Cette chanson le sera toujours, pour me rappeler nos plus beaux jours.
Je t’aime mom. T'es vraiment un synonyme de force pis de persévérance. Tu traverses des affaires dont ben gens auraient give up depuis longtemps. Les prochaines semaines font peur, je le sais. Mais on est là. T’es pas toute seule, pis c’est correct si y’a des jours où t’as pas l’goût d’être forte. Je vais être là. On s’assoira, pis on braillera notre existence ensemble autour d’un milkshake au chocolat de chez McDo. Promis. Faut bien un texte qui sera lu par beaucoup trop de personnes, pour que je te déclare toute mon admiration pis le love que j’ai pour toi. Tu mérites la plus belle des batailles pis l’artillerie la plus lourde; et ça, c’est moi qui fais vibrer ton positivisme avec mes chansons trop fortes pis mes danses dans l’auto. J'te le dis. Tu vas m’avoir dans les pattes pour encore très très longtemps. J’ai pas fini que tu te moques de moi. Attache ta tuque. 🖤 #fuckcancer