Ce roman raconte la vie de Simon, mari et père de famille, qui mène la petite vie parfaite de banlieusard. Il gère un commerce d’articles de sport qui auparavant était géré par son père Clément. Ce dernier ne pouvant plus s’en occuper en raison d’une maladie de la cornée, c’est son fils qui a repris les rênes. Une femme parfaite qu’il aime depuis les 15 dernières années, deux beaux enfants issus de cette union, une belle et grosse maison dans un quartier typique de la banlieue, une pelouse d’un vert incroyable… Simon a « le kit » rêvé. Que vouloir de plus ?
La vérité est que la « vie parfaite » n’existe pas. Lorsque tu n’as qu’une heure par semaine allouée aux moments d’intimités avec ta femme, et qu’en plus, c’est programmé à l’agenda du téléphone intelligent, c’est loin d’être la passion. C’est le devoir conjugal… et même encore ! Ça fait pitié ! Depuis la naissance de Victor, leurs fils, la passion dans le couple a pris le bord… Certes, ils sont une bonne équipe pour veiller au bien de leur famille. Là n’est pas la question. Mais ce serait mentir que de dire que le couple Simon & Ariane ne bat pas de l’aile. C’est la crise de la quarantaine, peut-être ? Du moins, c’est ce qu’ose penser Simon.
Je me demande si j’ai assez profité de la vie, si j’en profite assez maintenant et si je vais assez en profiter plus tard. On dirait que je me suis installé dans la routine avec la défense d’en sortir. Quand on est rendu à aller voir des blockbusters au cinéma pour éprouver des sensations fortes, c’est grave ! […] Est-ce que je me suis marié pour faire l’amour une fois par semaine, le dimanche à quatre heures ? Est-ce que j’ai fait des enfants pour qu’ils critiquent tout ce que je dis ou fais ? Je suis rendu que je doute de mes choix de vie ; le mariage, la paternité, le commerce.
-Simon
Alors que notre personnage principal a besoin d’un vent de changement, un homme qu’on surnomme Larry se présente au commerce de Simon, dans le cadre du travail, pour présenter de nouveaux produits qui pourrait éventuellement se retrouver sur les tablettes de ce petit magasin de banlieue. De ces échanges professionnels, naît une amitié peu claire entre les deux hommes. Simon idéalise un peu Larry : lui, il est libre. Il est homme. Assumé. Il fait ce qu’il veut, quand il veut. Il n’est pas prisonnier de ses propres filets. Simon admire beaucoup le côté un peu frivole de Larry. Au travers de leurs aventures et leur amitié naissante, notre père de famille à la vie si rangée se découvrira des envies et des pulsions qu’il ne croyait jamais possible d’avoir… Du moins, pas possible pour lui ! Il naviguera entre ce qu’il croit être bien, et ce qu’il croit être mal, mais qui lui procure un grand bien…
Avec un grand A représente, à mes yeux, une quête de l’identité. C’est aussi un « wake up call » pour bien des gens, je crois. On ne se cachera pas que l’idée de la vie de famille parfaite en banlieue est le rêve de bien des gens. Sans même le souhaiter ou prier pour que ça m’arrive, « le kit », je l’ai presque au complet. Un mari avec qui je suis en amour depuis près de 10 ans, un chien, une belle maison en banlieue, un gazon pas pire et une piscine pour agrémenter le tout. Ne manque que la marmaille, et l’image parfaite de carte postale, je l’aurai. Ce roman m’a apporté une vision des choses un peu différente. J’ai envie, tout comme Simon, de me sentir libre. J’ai envie que mon mari, ma future marmaille et moi, on s’amuse. Qu’on fasse ce qu’il nous plaît. Je l’ai mentionné plus tôt, mais la vie parfaite n’existe pas. Les mots de Janette Bertrand m’ont sonné une cloche. Ce n’est pas nécessaires la routine, les vies surchargées, le quotidien beaucoup trop structuré. S’il y a lieu, ça ne peut que nous rendre malheureux.
La quête d’identité de Simon, j’espère, aidera les autres Simon de ce monde à se trouver. À s’accepter. À apprendre que les choses ne se passent pas toujours comme on les a planifié. On ne peut se battre contre ce que l’on est vraiment.
Je me sens pris à la gorge, étouffé par la culpabilité. J’étais malheureux parce que je ne savais pas qui j’étais, maintenant que je le sais, c’est pire.
-Simon
Avec un grand A, de Janette Betrand, comporte 240 pages qui se lisent beaucoup trop rapidement ! C’est un roman axé sur un sujet moderne, la bisexualité, dans un contexte très commun au Québec, soit la parfaite vie de famille en banlieue. Remplis de remises en question, de comparaison, de doutes… Ce roman saura vous plaire. Il est en vente au coût de 24.95$ dans toutes bonnes librairies. Il est aussi disponible par l’entremise de ce lien, chez Renaud-Bray.
Vous l’avez-lu ? Qu’en avez-vous pensé ?